La famille Pérez

Décadi, 20 Nivôse, An CCXV,
Papeete, Nouvelle Cythère

ça, c'est la date de publication de ce texte, dans le calendrier révolutionnaire, mis en place il y a 215 ans, et malheureusement abandonné depuis!

Bon, et nous, là-dedans?
On s'est installés très vite, après avoir visité quelques belles maisons en dehors de Papeete, en hauteur, aérées, avec vue (partielle) sur le lagon. Mais voilà, il y a les embouteillages, 30.000 habitants seulement, et des rues encombrées. ça bouchonne le matin et l'après-midi, à la sortie des bureaux. Les gens qui vivent en "banlieue" se lèvent très tôt pour passer avant le gros des voitures. Au chapitre des voitures, ajoutons que les Tahitiens les aiment aussi grosses. Très grosses. La 4x4 blindée, c'est le rêve. Il y a quelques popa'a (toubabs) qui aiment les voitures de sport. Je vous rappelle qu'il n'y a qu'une seule route à deux voies qui fait le tour de l'île, et que la vitesse y est limitée à 60 km/h. Ils font des pointes sur 100 mètres.
On a donc choisi un appartement, un triplex quand même, et si vous avez Google earth, le logiciel gratuit qui vous montre toute la Terre avec plus ou moins de détail, entrez les coordonnées 17°32'42.90"S, 149°34'43.71"W dans la case rechercher et vous arriverez sur notre balcon. Le lycée et le collège sont à 50 m, et le bureau à 300.
Par un hasard coïncidentiel, nous sommes sur le même palier qu'un couple sénégalaise toubab, qui sont les seules personnes dont on nous avait parlé à Bamako, car ce sont des amis de Lika, qui a organisé toutes les activites culturelles dont les filles Pérez se sont repues pendant deux ans. Djouk est une compagne de Lydia toujours gaie et entrainante, et nous fêtons avec eux aussi bien Noël que la Tabaski (Aïd).


Sa fille et Claire sont deux larronnes en foire, pour le travail comme les confidences.

Lydia (lydialafarie@yahoo.fr) a eu un peu de mal à trouver du travail, il semble que le travail de son époux ne soit pas tellement apprécié des directeurs de cliniques. Elle travaille à mi-temps dans une association qui aide les insuffisants respiratoires à domicile. Cela lui permet de visiter l'île et de voir comment vivent les gens. Elle ajoute certaines nuits dans un établissement de rééducation.
Elle a trouvé un choeur, et donc s'est remise au chant, ce qui lui manquait à Bamako.



Et comme nous tous, se baigne dans l'aquarium qui entoure Tahiti, émerveillée par les coraux et les poissons.


Les trois filles se sont très vite adaptées à leur nouveau collège-lycée. Elles caracolent en tête de leurs classes respectives, terminale, seconde et cinquième.
Claire (clairejsz@yahoo.fr) a commencé le chinois avec plaisir et succès.

Elle ira sans doute en Chine l'an prochain, mais dès cette année, avec le lycée, elle a été sélectionnée (lettre de motivation) pour un échange avec San Francisco. Elle continue la flûte avec bonheur. Grande lectrice, elle alterne classiques et romans contemporains.



Elise (elise-meuh@hotmail.fr) a commencé la guitare.

Elle a repris le flambeau du théâtre, et suit les cours d'une actrice locale, beaucoup d'improvisation, mais pas de pièce montée. Elle expérimente souvent avec son appareil photo (ici, trois (et non quatre) autoportraits). Et avec la cuisine.



Muriel prépare son bac et le concours de Sciences Po, pas moins, sans perdre sa bonne humeur. Toujours aussi curieuse du monde, amatrice de blagues nulles,


au milieu d'un réseau d'amitiés, proches ou lointaines (géographiquement). Elle revient d'un voyage de trois semaines en Australie, à Sidney, les vacances de Noël sont longues ici.
Toujours photographe, elle entretient deux sites de photos:
http://www.flickr.com/photos/paofai pour les photos de Papeete
http://www.flickr.com/photos/trip-to-nsw/ Pour son voyage à Sidney

Avec ces trois oiselles, les discussions sont serrées, et les sujets inattendus.

Quant à moi, comme expliqué dans Politique archipélagique, l'environnement de travail est pour le moins nouveau, mais l'étendue de ce qu'il y a à faire et l'ambiance au sein de ce que nous continuons à appeler entre nous la DDASS, le DPOS, direction de la planification et organisation des soins, font que l'on part en sifflotant au bureau.
Les collègues sont très sympathiques, les anciens, qui nous ont déblayé le terrain, comme les derniers arrivés, puisque ce sont des amis de Cergy, Guy et Bénédicte, que j'avais quittés il y a deux ans pour partir à Bamako, que je retrouve ici. On explore ensemble l'île le week end par dessus le marché.

Pour terminer, une vision de la famille Pérez sur l'îlette de Mooréa (Mo'oréa, pas Mouréa, n'est-ce-pas, ce n'est pas de l'anglais, comme on dit Papé'été et non Papète)